BILL WOODROW & RICHARD DEACON

Shared Drawings

DECEMBER 2021 – JUNE 2022

Quand  Bill Woodrow  et Richard Deacon, deux figures de proue de la « Nouvelle Sculpture Anglaise », évoquent le travail en commun qu’ils ont réalisé en 2019-2020, ils ne se lancent pas dans de grandes théories. Au contraire, ce qu’ils racontent est éminemment terre à terre, pragmatique et pourtant… imprégné d’une surprenante poésie.

Face à l’un des dessins, Deacon ne parle pas du résultat fini, de son éventuel message ou de ce qu’il convient de voir. Il dit : « Chaque dessin est d’abord l’histoire d’une feuille de papier, de son réveil, de son voyage entre plusieurs mondes. Cette feuille passée de la main de l’un à la main de l’autre a aussi traversé plusieurs espaces. Elle a voyagé entre nos ateliers, elle est passée de la table au mur le temps d’un transit, d’une étape. Elle a flotté, ondoyé dans des espaces physiques différents.

Ce papier serait-il le buvard des lieux et des atmosphères ou l’expression d’une « âme errante » en quête d’un corps que le dessin va lui donner?

SHAFT
2020
Paint, collage, ink, paper 150 x 150 cm
Framed 166 x 164 x 5 cm

DON’T FENCE ME IN
2019
Ink, paper 210 x 150 cm
Framed: 226 x 164 x 5 cm

En tous cas, cette première considération est éloquente, c’est celle du sculpteur qui  commence par jeter des bases matérielles, le papier. C’est le socle, une surface bi-dimensionnelle, un plan qui a occupé de nombreuses positions dans différents espaces.

Comment dès lors le dessin a-t-il pris de l’étoffe ou plutôt du relief à partir d’un indice graphique?

 «  La première réaction, explique Woodrow,  c’est de se dire que changer quelque chose, à une proposition graphique, c’est la dénaturer, la détruire en un certain sens. Ce n’est évidemment pas le but. Il faut donc changer une certaine façon de penser. » Désaliéner le mental en somme. 

Il poursuit : « Le but, n’est pas de soustraire mais d’ajouter en  valorisant la part de l’autre, » de contribuer à l’épanouir au détriment du narcissisme. C’est dire que le dessin l’emporte sur l’individu. Il est l’œuvre d’un croisement, d’un  mixage, y compris dans les recours à différentes techniques : au collage, à encre, l’aquarelle….dans le but de donner du relief et d’aller de plus en plus vers le nouveau.

Woodrow ajoute : « Richard s’exprime de manière abstraite. Mon travail recourt à la figuration. L’étonnant,  c’est que la rencontre de nos univers crée un terrain complètement expérimental de sorte que nous ne disons jamais qui a fait quoi, l’important, c’est la cohérence, la cohésion.»  L’œuvre elle-même doit rester ouverte.

 

Le titre des œuvres, vient à la fin, il couronne en somme l’ouvrage. Il couronne le tout. Il est souvent emprunté à la musique pop, c’est très souvent le titre d’une chanson  connue comme  par exemple « I can’t stand the rain » enregistré par Ann Peebles en 1973.

Il s’agit ici de la 4è exposition que la galerie Sabine Wachters consacrée aux œuvres communes de Deacon et Woodrow. 

 

Eddy Devolder

I CAN’T STAND THE RAIN
2019
Paint, collage, ink, paper 150 x 185 cm
Framed: 166 x 199 x 5 cm

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DECEMBER 2021 – JUNE 2022
KNOKKE – BELGIUM

EXHIBITED AT IKON GALLERY

Read more about the Ikon Gallery exhibition of Bill Woodrow & Richard Deacon and listen to the artists themselves.

© Ikon Gallery